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Citoyen du monde à Montrouge, février 2014 numéro 113 : Corruption



Citoyen du monde à Montrouge,
numéro 112, février 2014

 

Corruption

 

C’est essentiellement contre la corruption, et pour la démocratie, que le peuple ukrainien se soulève aujourd’hui, comme hier les peuples égyptiens, libyens, tunisiens ...

La corruption est congénitalement liée à la dictature, mais elle gangrène aussi les démocraties.

Petit tour de piste (hélas non exhaustif) de l’actualité récente :

En Chine, des proches parents du nouveau président Xi Jinping, de son prédécesseur Hu Jintao ou de l’ex-premier ministre Wen Jiaobo, les princes rouges, figurent parmi les quelque 22 000 clients originaires de Honkong et de la République populaire de Chine qui sont liés à des compagnies offshore situées dans des paradis fiscaux, en particulier dans les Iles Vierges britanniques. Il n’est pas un secteur chinois, du pétrole aux énergies renouvelables, de l’exploitation minière au commerce des armes, qui ne soit touché. Pourtant, tous les dirigeants qui se sont succédé depuis Mao ont déclaré pourchasser la corruption… (Le Monde, 23 janvier).

En Bosnie, une flambée de violence gagne plusieurs grandes villes. Les manifestants s’en prennent aux symboles du pouvoir. Les politiques qui ont capturé l’Etat y placent amis et parents, et se bloquent au point de ne pouvoir prendre aucune décision. Les citoyens, comme en Ukraine, ou avant en Bulgarie, en ont assez des élites corrompues (Le Monde, 13 février).

A Malte, on peut désormais obtenir un passeport moyennant 650 000 €. Des pays comme le Portugal ou l’Espagne marchandent eux aussi des visas pour remplir les caisses de l’Etat. C’est la porte ouverte aux réseaux mafieux et au blanchiment d’argent, dénonce (mais en vain) le Parlement européen…(Le Monde, 19-20 janvier).

Employé jusqu’en 2011 par le laboratoire pharmaceutique Merck (MSD en France), le docteur Bernard Dalbergue lève le voile dans un livre choc sur des pratiques inquiétantes : essais cliniques biaisés, effets secondaires dissimulés, experts achetés. Selon lui, le laboratoire a enfreint de nombreuses règles pour faire le succès de ses médicaments (Omerta dans les labos pharmaceutiques : confessions d’un médecin, Flammarion) (Le Monde, 5 février).

Affaire de Karachi : les juges demandent la saisie de la Cour de Justice de la République pour Balladur et Léotard, soupçonnés d’avoir de façon illicite financé la campagne présidentielle du premier et renfloué les caisses du Parti républicain du second, grâce à des faramineuses commissions perçues dans le cadre de contrats d’armement passés entre 1993 et 1995 par le gouvernement français avec le Pakistan et l’Arabie saoudite. Et ils ajoutent : « il appartient à la Cour de justice de la République d’entendre Nicolas Sarkozy sous le statut de témoin assisté sur son rôle ès qualités de ministre du budget » (Le Monde, 9-10 février).

Serge Dassault, sénateur UMP de l’Essonne et richissime homme d’affaires, avait mis en place un dispositif d’achat de votes. C’est ce que dénonce, avec force détail, un acteur clé, Mamadou Kébé. La justice enquête pour savoir si des tentatives d’assassinat (deux jeunes ont échappé de justesse à une fusillade) ont un lien avec l’argent distribué par l’avionneur. Les juges, avec l’avis favorable du parquet, ont demandé la levée de l’immunité parlementaire de l’industriel, et le Sénat a fini par l’accorder (après l’avoir rejetée deux fois !). Le successeur de Serge Dassault à la mairie de Corbeil-Essonnes est mis en examen pour « recel du produit d’infractions d’achats de votes ». (Le Monde, 12 février).

Denis Gautier-Savaignac, ex-grand patron de la métallurgie, a été condamné à un an de prison ferme et 375 000 € d’amende, pour avoir distribué illégalement 15 millions d’euros en espèces. Il a laissé entendre que cet argent était distribué aux syndicats (qui s’en défendent), pour « acheter la paix sociale ». Et s’il s’agissait plutôt de financement occulte de parti politique, d’achat de parlementaires, d’enrichissement personnel ? (Le Monde, 12 février).

HSBC aide activement ses clients à échapper à l’impôt. Elle propose même ses services pour la constitution de sociétés offshore. La justice détient un fichier de 2956 identités : le montant moyen des avoirs dissimulés est de 166 802 € par foyer fiscal.

Freins politiques. En 2008, l’informaticien Falciani a fourni au fisc français un fichier permettant d’identifier des fraudeurs détenteurs de comptes chez HSBC. En 2009, les fichiers de Falciani sont saisis sous l’autorité du procureur de Nice Eric de Montgolfier, qui, craignant de voir les données disparaitre dans les limbes du secret fiscal helvétique, refuse, contre sa hiérarchie, de les remettre à la Suisse. Eric de Montgolfier est dessaisi en 2010 au profit du parquet de Paris…et l’affaire est pratiquement enterrée ! Jusqu’à ce que la justice décide enfin de donner un coup d’accélérateur aux investigations, et que l’enquête soit confiée, en avril 2013, aux juges Renaud Van Ruybeke et Charlotte Bilger. (Le Monde, 28 janvier).

La Commission européenne a formulé une liste de recommandations contre la corruption, qui selon elle coûterait quelque 120 milliards d’euros par an aux 28 pays de l’Union européenne, notamment la limitation du cumul des mandats électoraux et la mise en œuvre de moyens de police et de justice suffisants (la section financière du pôle économique et financier de Paris, par exemple, a perdu un tiers de ses magistrats)… (Le Monde, 4 février).

A la source de la corruption, se trouvent les inégalités. Et le néolibéralisme accroît les inégalités…

La suite dans le document-joint.

- > https://local.attac.org/attac92/spip.php?article2278




— Envoyé par % ATTAC 92

 



17/02/2014

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