plainte d'une sté pétrolière

Bonnevaux Le pétrolier US attaque la petite commune gardoise

 
 
Roseline
              Boussac a reçu une assignation contre son arrêté.
Roseline Boussac a reçu une assignation contre son arrêté. (Photo JEAN BERNARD)

Dallas, ton univers impitoyable. À Bonnevaux, en Cévennes gardoise, on est convaincu de la formule depuis que la mairie a reçu vendredi une assignation devant le tribunal administratif de Nîmes. La compagnie pétrolière Schuepbach Energy LLC, dont le siège est à Dallas aux États-Unis, demande l’annulation de l’arrêté municipal du 8 mars 2011 interdisant "les forages pour l’exploration et l’exploitation de gisements de gaz de schistes par la technique de la fracturation hydraulique verticale et horizontale" sur le territoire de la commune.

Le petit village de 102 habitants tombe des nues. "C’est une entreprise de Dallas qui vient nous dire ce qu’il faut que l’on fasse chez nous", s’emporte le maire, Roseline Boussac. "

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Je ne vais pas me laisser faire. Comme Jeanne d’Arc, je pars en guerre", lance ulcérée l’élue. "Heureusement que je suis assurée en tant que maire pour pouvoir me défendre devant une grosse société comme ça."

La compagnie américaine qui détient un permis de recherche (dit de Villeneuve-de-Berg), en Ardèche et sur le nord du Gard, a assigné une vingtaine d’élus, essentiellement ardéchois. "C’est une mesure conservatoire. Le recours doit se faire dans les 2 mois après l’arrêté sinon on ne peut plus l’attaquer. Il s’agit que l’on ne puisse pas interdire d’utiliser les permis. Nous verrons ensuite comment les choses vont évoluer", assure Me Fornacciari, représentant les intérêts de la compagnie américaine.

Sans convaincre pour autant les antigaz de schiste. Car l’arrêté ne fait rien de plus que de coller à la loi votée par les députés le 11 mai et qui interdit la fracturation hydraulique. Mais pas la recherche de gaz de schiste.

D’où la crainte que les prospections ne soient pas abandonnées. "J’ai tout de suite compris que la nouvelle loi ne changerait rien", confirme Roseline Boussac. "Les compagnies donneront un autre terme que fracturation hydraulique et le tour sera joué. On nous dit que tout est arrêté, mais en fait on n’arrête rien du tout."



29/05/2011

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