pesticides et abeilles
Grâce à de minuscules puces "RFID" (radio-frequency identification) l'équipe de Michaël Henry (INRA) a apporté la première preuve expérimentale que les pesticidesde la famille du Gaucho ou du Cruiser, même à des doses très inférieures au seuil létal, contribuent au déclin des abeilles. Ces micro puces qui permettent le suivi individuel de chaque insecte, ont été installées sur le dos d'environ 650 butineuses. Via la consommation d'un sirop, la moitié d'entre elles ont chacune reçu 1,34 milliardième de gramme de pesticide, puis toutes ont été relachées à 1 km de leur ruche. Résultat : les abeilles "traitées" courent deux à tois fois plus de risques de ne pas retrouver leur chemin. La démonstration est ainsi faite que le produit chimique, même s'il ne tue pas l'insecte, perturbe son sens de l'orientation. Or, "une abeille incapable de regagner sa ruche est une abeille morte". Publié dans la revue "Science" ce résultat y est corroboré par une autre étude britannique concernant un pollinisateur sauvage, le bourdon. Expoosées en plein champ à des doses largement sublétales, les colonies de bourdons perdent rapidement du poids, et surtout voient s'effondrer à 85% leur aptitude à générer les nouvelles reines indispensables à leur perpétuation.
Article du Nouvel Observateur N° 2474 - signé Fabien Gruhier