perchloréthylène
En novembre 1997, j'ai publié, aux Presses Universitaires de France, "La pollution invisible", un ouvrage qui visait à informer le grand public des résultats de recherches scientifiques portant sur l'environnement et la santé, résultats souvent enfouis dans la littérature spécialisée.
M. Philippe Simonnot, dans Le Monde (des livres) du 05/12/1997, page X, a démoli mon livre dans un très long papier et tourné en ridicule mon propos. Il me reprochait de critiquer les multinationales de la chimie qui commercialisent des produits insuffisamment testés et d'affirmer qu'il n'est pas toujours possible, en matière de santé-environnement, de prouver la relation de cause à effet selon les canons de l'expérimentation scientifique à la Claude Bernard ou à la Louis Pasteur, et que le principe de précaution devait prévaloir sur le business as usual.
M. Simonnot écrivait notamment: "Apprenez donc, braves gens, que si vous trouvez que votre linge "sent le propre" quand vous allez le chercher chez le teinturier, c'est qu'il a été traité au perchloroéthylène ou au tétrachloroéthylène; que ces types de solvants et bien d'autres sont aussi employés pour la fabrication des vernis à ongles, des adhésifs, des encres d'imprimerie, des textiles artificiels, des peintures de toutes sortes, des disquettes d'ordinateurs, de bandes de film vidéo, des cosmétiques et d'autres déodorants, et même pour décaféiner le café. Or, il s'agit de véritables poisons capables de produire des cancers, de tuer des embryons dans le ventre maternel, ou d'induire des malformations, telles l'atroce anophtalmie (absence d'yeux), l'épouvantable anencéphalie (absence de cerveau), ou encore de trouer la couche d'ozone."
Le Monde du 21/04/2012, page 11, annonce, sous la signature de Rémi Barroux, "l'interdiction progressive du perchloroéthylène dans les pressings" suite à la décision des ministères de la santé et de l'écologie car "reconnu comme toxique pour les reins et le système nerveux, irritant pour les yeux et les voies respiratoires, il sera interdit pour toute nouvelle installation. Le gouvernement annonce aussi "la suspension de l'activité des pressings si la valeur de 1250 microgrammes/mcube est dépassée...."
Clément Marot enseignait: "Tout vient à point pour qui sait attendre"
Mais à quel prix hélas! pour les hommes et l'environnement!
Amitiés
Larbi Bouguerra