CR participant Université été attac
Pour ne pas perdre le fil, voici, à chaud , un petit aperçu (subjectif et non exhaustif) de l'UE de Toulouse dont je reviens assez ressourcé (contrairement, pour moi, aux 2 années précédentes) :
Cette U.E. placée comme beaucoup sous le signe de la crise, ou plutôt du refus de la crise avait pour thème , cette année : "Face à la crise, les transitions !"
600 a 700 personnes ( et quelques dizaines d'indignés) ont participé à cette université Toulousaine , du 24 au 27 aout, qui a vu , plus que jamais , se décliner les thèmes chers à ATTAC : relations entre dette financière, dette sociale et dette économique et les alternatives concrètes pour échapper au néo libéralisme , les stratégies de résistance au capitalisme, et notamment le développement des processus démocratiques et de la démocratie participative à tout les niveaux de décision.
Le passage du concept de bien public à celui de bien commun et de bien public commun ("les communs" pour reprendre un néologisme anglo saxon cher à G. Azam) ,déjà amorcé par ATTAC depuis quelque temps, trouva ici son illustration à travers la critique de la gestion des biens publics par certains états (cf l'"appropriation publique" des terres agricoles en Afrique afin d'y développer des agrocarburants), mais aussi via la dénonciation des traités européens qui dénient les services publics au "profit " des services d’intérêts généraux, et la nécessité pour les citoyens de se réapproprier leur place dans un débat qui ne peut être abandonné à la "politique politicienne", mais où chacun doit contribuer à donner du sens à un concept parfois très complexe ...
L'accent fut mis là encore sur l'implication des citoyens dans la gestion démocratique des services publics, à tout les échelons (et pas uniquement celui de l'état-nation) , mais, du local au global,aussi bien au niveau du syndicat des eaux d'une commune qu'a celui de la démocratisation de l'argent (expérience locale du "SOL Violette") et du fonctionnement des banques , par exemple (JM Harribey) , ou au niveau autogestionnaire des reprises d'entreprises pour éviter leurs fermetures ou leurs délocalisations (E. Perrin).
Une violente critique de l'économie verte fut également à l'ordre du jour, dénonçant la marchandisation de la nature, et des ressources naturelles -gaz de schiste, par ex., mais aussi l'air, l'eau, les brevets sur le vivant. - (G. Azam, M. Combes, P. Solon) ainsi que la dette écologique ( ..et l'épineux principe de "compensation"). Différents scenarii de transitions énergétiques furent également débattus, tous en rupture avec les principes néo libéraux du capitalisme, abandonnant le profit pour la sobriété (.. quelqu'un se risqua même à évoquer le concept d'"austère sobriété" en place de l'austérité qui nous est promise !), l'arrêt de l'exploitation des ressources naturelles et le "post-nucleaire" afin par exemple de tendre vers des coopératives citoyennes de production d'énergie en lien avec des besoins réels, et non suscités...
Tous ces débats ont naturellement toujours été resitués dans une perspective alter-mondialiste,révolutionnaire ou solidaire, vis à vis des antagonismes ou plutot des synergies Nord-Sud, des phénomènes de migrations, de la Palestine, des révolutions arabes, de l'Afrique sub saharienne et de l’Amérique latine notamment (... sans oublier les mouvements des Indignés ou "Occupy" ).
Bonne et chaude rentrée !
Amicalement,PH. Gasser