couac au pays des canards
Plagne et sa région
Publié le 15/05/2012 09:04 | Jean-Christophe Thomas
Plagne. Comme un "couac" au pays des canards
Josette Boué explique sa situation à Patrick Mignard de l'association de défense./ Photo DDM, JAL
Josette Boué est au bord des larmes. Elle se dit fatiguée, harassée et exténuée par les procédures dont elle fait l'objet. Au cœur de la campagne tranquille des environs de Cazères, à Plagne, son élevage de canards est cause d'une véritable guerre des nerfs.
« Depuis 1966, raconte-t-elle, j'effectue l'élevage est le gavage des canards dans une grange et un laboratoire qui m'appartiennent, au cœur du village. Dans la famille nous sommes agriculteurs, ici à Plagne, depuis toujours. Et tout s'est toujours bien passé. Or, voilà qu'en 2010, la grange mitoyenne de mon élevage a été vendue. Nous avons bien accueilli les nouveaux occupants, qui l'ont aménagée pour en faire une maison d'habitation. Et voilà que soudainement, j'ai reçu la visite des gendarmes (cinq fois), des services vétérinaires et des affaires sanitaires suite à des plaintes de ces nouveaux voisins liées aux nuisances de mon élevage. Ils étaient pourtant au courant de sa présence avant d'acheter la grange et ne m'en ont pas parlé avant de m'envoyer les services de l'État. »
L'affaire fait grand bruit dans le canton de Cazères. Une association s'est constituée (association de défense de l'activité paysanne), dont le président, Patrick Mignard, s'insurge et pose le débat de fond « Les paysans ont-ils encore leur place à la campagne ? »
Christine Bernard, présidente de la CUMA (coopérative d'utilisation de matériel agricole) des producteurs de gras, prend le relais pour défendre Josette Boué. Cette dernière a pris un avocat pour se défendre, même si les gendarmes et les autorités compétentes n'ont pas relevé d'infractions à son égard dans son activité.
« La campagne n'est pas un jardin d'agrément », explique-t-elle. Pour sa famille c'est un lieu de vie et de travail depuis toujours. Les 40 canards de Josette sont donc toujours dans la grange. Josette Boué possède les constats d'huissier et les attestations que tout est en règle chez elle. Reste l'ambiance délétère créée par la situation. Un vrai « couac » dans l'ambiance bucolique de Plagne.
Nous n'avons pu réussir à joindre le voisin de l'élevage. Naturellement nos colonnes lui sont ouvertes s'il entend s'exprimer.
LES PAYSANS ONT-ILS ENCORE LEUR PLACE A LA CAMPAGNE ?
C’est une histoire de village, de voisinage. C’est un petit village apparemment sans histoire, loin des circuits touristiques et des grands mouvements de notre société. Pourtant ces lieux de vie, qui « ne font jamais parler d’eux », connaissent aussi des drames, des situations conflictuelles, des moments d’intolérance et d’absurdité.
C’est à un de ces moments dramatiques, qui sans être fatal – mais sait-on ou peut conduire le désespoir - que ce texte invite à réfléchir… Un de ces moments qui pourrit la vie. Un de ces moments qui nous interroge sur le devenir de notre société dans ce qu’elle a de plus profond… le travail de la terre.
Le village concerné est Plagne,… au milieu des collines, pas loin de Cazères et du Plan, à 60 km de Toulouse, en Haute Garonne.
Depuis des générations vivent là Josette et Aimé BOUE, agriculteurs et depuis 1966 sont éleveurs de canards gras… une spécialité de la région o combien appréciée.
Aimé, victime d’un accident de tracteur est invalide à 80 %.
Ils sont par ailleurs membres de la CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) des producteurs de foie gras du Volvestre située à Montesquieu Volvestre.
Leur maison est à l’entrée du village, mais l’élevage des canards est dans le village, et cela depuis plus de vingt ans !
La vie s’écoulait paisiblement jusqu’à fin 2010, date à laquelle, la grange qui jouxte la salle de l’élevage des canards, est achetée par un nouveau voisin qui souhaite l’aménager en habitation. Il a d’ailleurs obtenu un permis de construire, malgré les avis défavorables de la Direction Départementale des Territoires et de la Chambre d’Agriculture de la Haute-Garonne. Mais le Maire de la commune a le droit d’en faire fi et donner tout de même son accord, ce qu’il a fait.
Dés lors la vie de Josette et Aimé va basculer dans le cauchemar.
Le nouvel arrivant, cordialement accueilli par ses nouveaux voisins a très vite imposé sa manière de concevoir la vie dans une collectivité villageoise.
Après avoir installé – sans les prévenir et en contradiction avec la législation en vigueur - son circuit d’évacuation des eaux usées sans aucun traitement au préalable, s’écoule directement chez ses voisins, il s’en est pris directement à ces mêmes voisins dans leur propre activité. Séparé par un mur de la salle d’élevage des canards, il n’a de cesse de dénoncer cette activité pour « le bruit et l’odeur ». Insulte, agression physique et même menaces de mort (plainte a été déposée à la gendarmerie) sont devenues le lot quasi quotidien de Mr et Mme BOUE.
L’Agence Régionale de Santé (ARS) a la demande du Maire a contrôlé les installations et n’a rien trouvé à redire pour cet élevage, tout comme les services vétérinaires. Elle a même donné un avis favorable en mars 2012 ; reconnaissant au passage le harcèlement dont sont victimes Mr et Mme BOUE de la part de leur voisin.
Le maire du village qui, dans de telles circonstances, devrait jouer les médiateurs et apaiser les conflits, a pris fait et cause, pour des raisons inconnues ( ?), pour l’agresseur et ne fait rien pour régler le contentieux.
Les gendarmes qui se sont déplacés cinq fois chez Mr et Mme BOUE n’ont, non seulement pas trouvé une solution à cette situation, mais rajoutent de l’angoisse et de l’absurdité à cette situation.
Mr et Mme BOUE disposent de nombreux témoignages de voisins du village les soutenant dans cette situation qui tourne à l’absurde.
Cette situation n’a que trop duré. Les travailleurs des campagnes ont autre chose à faire que de répondre à des fantasmes urbains de personnes qui se croient tout permis dés qu’elles sont à la campagne.
Après le chant du coq, les passages de vaches dans d’autres affaires et autres régions,… voici chez nous la présence de canards qui indispose des narines trop sensibles qui y préfèrent l’odeur des moteurs d’automobiles.
Faut-il que les travailleurs des campagnes cessent leurs activités pour plaire à des « touristes » qui viennent s’implanter dans leurs villages ? Est-ce ainsi que l’on va maintenir et revaloriser l’activité dans nos campagnes ?
Jusqu’où faudra-t-il que cette situation dégénère pour que les autorités compétentes, dont certaines font complètement défaut, interviennent ?
Les paysans ont-ils encore leur place à la campagne ?
PLAGNE 24 avril 2012
LES PAYSANS ONT-ILS ENCORE LEUR PLACE A LA CAMPAGNE ?
ACTE 2
Le scandale de l’atteinte au travail de Madame BOUE, productrice de canards gras à PLAGNE, prend une nouvelle dimension.
La publication dans la presse locale de cette affaire a fait réagir le maire de ce village : loin de lui d’apaiser la situation, il a tout simplement mis en demeure Mme BOUE de cesser sous quinzaine toute activité,… autrement dit exige d’elle l’abandon de ce qui est son gagne pain.
L’affaire est certes dans une phase judiciaire mais, dès à présent la mobilisation s’organise.
Il est bien entendu qu’il est hors de question que Mme BOUE se retrouve seule et démunie. La solidarité s’organise et nous sommes de plus en plus nombreux à la soutenir et l’accompagner dans sa résistance à l’arbitraire, l’abus de pouvoir et la bêtise.
L’ASSOCIATION POUR LA DEFENSE DE L’ACTIVITE PAYSANNE appelle toutes celles et tous ceux qui n’acceptent plus de voir les campagnes se déserter, sous des prétextes fallacieux, de soutenir l’action engagée.
ASSOCIATION POUR LA DEFENSE DE L’ACTIVITE PAYSANNE
PLAGNE 17 mai 2012
Exprimez votre indignation en renvoyant ce texte ou en écrivant à la Mairie de PLAGNE
Email : Mairie.plagne@wanadoo.fr