conflit hôpital d'Uzes

>>>> Ci Apres un point de situation sur le conflit à l'hôpital d'Uzès :

Chronologiquement et localement :   En mai 2013, l'ARS ( agence régionale de santé ) annonce que dans le cadre du pacte de responsabilité , et à titre "expérimental" le budget de l'hôpital sera amputé de 250 000 euros par an pendant 4 ans ( soit 1 millions d'euros au final) ... La CME ( commission médicale d'établissement ) et le directoire renâclent mais votent quand même le budget . 

Juillet 2014 : un nouveau directeur est nommé ,en remplacement de l'ancien, en longue maladie depuis 2 ans et qui part désormais en retraite . Peu après il annonce un plan d'économie qui comporte : 

- la "mutualisation" des services techniques ( entretien, jardin) et des cuisines de l'hôpital psychiatrique avec ceux de l'hôpital général ( hôpital local ) d'Uzès .... En fait il s'agit plus de fusion que de mutualisation , car, comme le confie lui même le directeur, cette opération va très vite entraîner des suppressions de postes. En outre les cuisines, déjà en mauvais état ont été endommagées par les pluies diluviennes d'octobre, et le directeur annonce qu'il ne procédera pas aux réparations !  - le non remplacement des agents partis en retraite ( ou dont le départ est prévu) , ce qui va très vite précariser l'accès aux soins et le fonctionnement des services ( dans mon CMP , à ANDUZE , c'est le cas de 3 infirmiers sur 5) ... Donc se profile très vite, même si ce n'est pas dit, le regroupement de moyens et de services, qui amène , à très court terme, la disparition de certains CMP ( centre médico psychologique).  Déjà pour des raisons d'économies ( loyer de 3500 euros mensuels) l'hôpital de jour de pédopsychiatrie , qui , depuis sa création se situe en contre ville, permettant un accès facile et non "stigmatisant" pour les familles et les enfants ( la psy fait peur !) , est " rapatrié " au centre ... de l'hôpital , sans concertation avec les usagers et les professionnels ( avec le seul accord de la chef de pôle - chef de service .. Qu'on ne voit jamais !)  - des "économies " sur le poste alimentation des malades avec la réduction ou la suppression de certaines denrées : beurre, pain ... Et le croissant ( industriel !) fourni aux patients le dimanche !  - la suppression de 11 jours de congés ,dits jours de concordance , négociés lors des accords sur les 35 h en 2002, et visant à compenser certains temps de travail non pris en compte dans les ARTT : le temps de trajet pour rejoindre le service ( près de 2 km pour aller du portail de l'hôpital au service le plus éloigné dans le Mas Careiron !) , les temps d'habillage- déshabillage. , non comptes dans les temps de travail , les temps de repas thérapeutiques , qui ne permettent pas aux agents de faire une pause lors des repas pris en commun avec les patients, dans une saine convivialité thérapeutique ... Mais qui constituent néanmoins un temps de travail effectif ! >>>>> Le directeur déclare alors cet accord illégal ( !), sans ouvrir aucune concertation sur ces points. 

Résultat : une grève massivement suivie ( y compris par les médecins) le 8 octobre, et devant le refus de négocier , une mobilisation de 300 agents qui envahissent le bureau du directeur et le "retiennent " pendant 5 h , avec le délégué de l'ARS ... Alors que la force publique est requise pour évacuation, il est fait appel au président du directoire, Denis BOUAD, conseiller général et maire de Blauzac pour " médiatiser " la contestation et obtenir des négociations . Ce dernier résumera l'affairé dans la presse, à une " affaire de croissants "... Et n'apparaîtra plus depuis ce jour !  Des négociations sont en cours depuis cette date, mais n'avancent guère : la modulation de la dotation budgétaire ( restriction ) n'est pas remise en cause, et les jours de concordance sont toujours déclarés " illégitimes " ; le directeur a simplement accepté de " suspendre" son plan d'économie durant les négociations , et a annulé les restrictions alimentaires touchant les patients . 

Cependant cette suspension n'est qu'une façade administrative, car nous venons d'apprendre que, sur un plan plus politique , D BOUAD ( PS) et le maire d'Uzès , JL CHAPON. ( UDI) se seraient entendus opus une fusion des 2 hôpitaux !  Sur le plan des mobilisations, une intersyndicale unie ( FO CGT SUD USP) multiplie les rencontres et les AG ( malgré les congés scolaires ) ; une grève " informatique " se poursuit ( non cotation des actes de soins et non transmissions des données  nécessaires à l'ARS pour établir. un profil d'activité de l'hôpital) des actions de popularisaition du mouvement sont projetées :

- tractage et information publique sur les marchés de st HIPPOLYTE du fort ( le 14) et d'Uzès ( le 15), et l'intersyndicale se propose de s'"inviter" prochainement , à la mairie de Blauzac ( siège du président du directoire , bien absent désormais ) ...ainsi que d'autres actions " coup de poing" non encore dévoilées ... Une réunion est cependant prévue ce mercredi 5 novembre au ministère de la santé à Paris, afin d'envisager la situation de l'hôpital , avec le directeuŕ , le président du directoire ( BOUAD ), le président de la CME ( dr JF THIEBAUX) , C CAVARD ( député saisi de l'affaire) et Ph GASSER, délégué par l'intersyndicale . Si cette négociation " au sommet" n'aboutissait pas, un fort " mouvement social" serait à prévoir, les personnels demeurant très mobilisés, à l'exception on des médecins qui restent partagés et dans une attente prudente et frileuse ... >>>>> >>>>> Sur le plan NATIONAL, cette situation est à mettre en perspective avec le plan d'"Hosterité " lié au pacte de responsabilité , qui veut faire 20 millions d'économies sur la santé ... Alors que 30 sont concédés au patronat ! Et qui fait que, désormais 80 % des hôpitaux français sont en déficit "provoqués " par les ARS ( en outre l'ARS du Languedoc Roussillon est celle qui a la plus faible dotation de toutes les régions ... Alors que les structures de soins sont nombreuses , et la population des plus précaires sur le plan national !)  Ce retour sur les 35 h ne doit pas non plus étonner , car la FHF. ( fédération hospitalière de France) a récemment et officiellement déclaré que " revenir sur les 35h serait un bienfait pour l'hôpital [public] " ... Enfin, concernant plus spécifiquement la psychiatrie, où le soin demeure un acte de RELATION , avant d'être un acte technique, il existe manifestement une volonté de faire " rentrer dans le rang" les établissements psychiatriques pour les intégrer aux hôpitaux généraux ( dont elle constituent, sur le plan gestionnaire, la variable d'ajustement ) , au dépens de la spécificité de la politique du secteur psychiatrique qui se defin, depuis 1960, comme devant s'adapter en réponse aux besoins des populations, sur un territoire geodémographique donné ( à l'origine, des équipements de soins de proximité déterminés pour un secteur de 75000 habitants) ... Le gouvernement semble d'ailleurs "naviguer à vue " dans ce domaine car  après que M. TOURAINE ait fait connaître, en septembre le projet de loi de santé qui doit être débattu à l'assemblée au printemps prochain (2015), et qui réintègre la psychiatrie dans le système MCO ( médecine, chirurgie obstétrique ) , elle ne cesse d'émettre des déclarations contradictoires où elle dit être attachée à la politique de secteur en psychiatrie ...! > Et, maintenant ,comme vous vous en doutez, tous les soutiens actifs seront les bienvenus !  Ph Gasser Pour l'Intersyndicale CGT-SUD-FO-USP



06/11/2014

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