climat effet de serre émissions de gaz
Exxon, BP, Koch Industries et de nombreux autres industriels de l'énergie ont payé pour fournir à des parlementaires d'Etats américains des textes législatifs visant à faire sortir ces Etats des marchés d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre lancés outre-Atlantique.
Ce scoop de l'agence d'information économique Bloomberg ne révèle vraisemblablement qu'une face émergée de l'iceberg.
Exxon, BP, Koch Industries et bien d'autres firmes du pétrole et du charbon payent chaque année quelques dizaines de milliers de dollars pour siéger aux côtés de membres de parlements d'Etats américains au sein d'un forum, l'American Legislative Exchange Council (Alec). La finalité de ce forum fondé en 1973 (en fait une forme élaborée de lobby) consiste à promouvoir une "bonne politique conservatrice", selon l'expression de l'un de ses porte-parole.
Exemple. Dans une résolution présentée en mars au congrès de l'Etat de l'Oregon, rédigée en termes identiques un an plus tôt lors d'une convention de l'Alec, on peut lire :
"Il n'existe pas d'analyse économique crédible des coûts associés aux quotas de réduction (d'émission) de carbone. (...) Il faudrait sacrifier un montant énorme de croissance économique pour obtenir une réduction d'émission de carbone qui n'aurait pas d'impact appréciable sur les concentrations globales de dioxyde de carbone.
Sur le site de l'Alec figurent de nombreux autres "modèles de législation". Ces textes semblent couvrir à peu près tous les domaines de la politique industrielle et environnementale américaine. Seuls les membres de l'Alec y ont accès.
Le financement et le fonctionnement internes de l'Alec demeurent "mal connus", note l'agence Bloomberg au terme d'une enquête approfondie.
Exxon et Koch Industries sont réputés pour leur soutien à toute politique hostile à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais une influence aussi directe de l'industrie sur le législateur américain n'avait pas jusqu'ici été mise au jour.